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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


Ah ! qu’il est vraiment savoureux de se sentir étreindre durant le tango, de mêler ses jambes à celles d’un inconnu, avec toutefois une sorte d’intimité prudente… et même de percevoir, durant le lent déroulement d’un pas exotique, tandis que le jazz tonne, pleure et cascade, l’homme lui-même céler, avec une obligatoire discrétion, ce qui s’émeut chez lui !

C’est comme si on caressait à travers une grille un fauve très dangereux…

Et Amande adore ça.

Au demeurant, c’est une jeune fille correcte dans ses discours et ses façons. Elle ne parle pas souvent argot, et encore choisit-elle ses mots…

Elle dit « tapette », mais ne se permettrait jamais de prononcer le mot « péter ».

C’est une demoiselle du monde. Si elle se laisse caresser les seins ou les hanches, c’est en public. Elles détesterait cela autrement.

Chère Amande !