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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


sembler tout de même croire que j’aie passé mon temps dans la débauche.

— Peu importe, un mari calmera, je pense, ton besoin d’aventures.

— C’est entendu ! Je consens à épouser Adalbret.

Le père poussa un soupir heureux. Il aimait sa fille, mais il avait sur les femmes des idées arrêtées et arriérées. La première c’était qu’il est impossible avec elles de savoir la vérité. La seconde c’est qu’elles sont insatiables en tous leurs désirs. La troisième, c’est qu’il faut, pour avoir la paix, éviter d’être responsable d’aucune.

En mariant Amande, il pensait donc faire la félicité de sa fille, la sienne propre et peut-être, par-dessus le marché, celle d’Adalbret de Baverne d’Arnet. C’était donc de la haute philanthropie qu’une telle opération…

Que le mari fût un jour cocu, l’événement resterait de petite importance. Un mari qui se fait berner par sa femme n’excite que la joie publique, tandis qu’un père ridiculisé par sa fille appelle l’indignation.

Et tout fut dit…