Page:Dunan - Les Marchands de Voluptés, 1932.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

Le reste du jour se passa dans la liesse artificielle de ces divertissements galants et pudiques. Il y eut un repas discret et plein de réflexions mondaines ; puis, vers la sixième heure de l’après-midi, Amande et son mari sautèrent, parmi quelques vœux bien choisis, dans une auto qui les mena à la gare de Lyon.

Avant ce départ, une vague tante, qui inaugurait pour la circonstance une parenté toute neuve, prit Amande à l’écart et lui confia la nécessité de faire bientôt le sacrifice de toutes ses pudeurs.

— Ma chère enfant, dit la duègne avec un air faussement attendri, comme ta mère n’est plus, je prends sur moi de te faire des recommandations indispensables.

— J’écoute, fit Amande en se retenant pour ne pas rire.

— Te voilà mariée…

— On le dit, reconnut la jeune femme.

— Et tu as de nouveaux devoirs.

— Oh ! ce ne sont pas des devoirs urgents.

— Si, ma chère enfant. Tu vas aujourd’hui même avoir une grande surprise.

— Merci de m’en avertir.

— Et souffriras peut-être.

— Ah ! bah. Je prendrai un cachet d’aspirine.

— Tu verras… Mais ce que je dois te recom-

5