Page:Dunan - Les Marchands de Voluptés, 1932.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


instant la regardait avec une insistance dépourvue de toute vergogne.

Et le personnage, profitant de ce que la retraite était coupée à Amande, la prit par les épaules et lui apposa un baiser violent sur la nuque.

— Oh ! fit-elle sans s’émouvoir, c’est un peu haut…

Et elle rentra dans son train sans mécontentement, ayant là une preuve palpable de l’effet galant qu’elle provoquait sur les inconnus. Ensuite, on reprit le P.-L.-M. vers Marseille.

À Fréjus, il prit idée à Amande de descendre pour voir les ruines romaines qu’un guide marseillais compare à Pompéi avec un sang-froid polaire et une exagération de Maltais.

Là, il faillit lui advenir une aventure charmante et qui corsait heureusement les médiocrités du voyage.

En effet, on décida de passer la nuit à Fréjus. Au matin, toutefois, Adalbret ayant la migraine, Amande s’en alla seule à la découverte. Elle s’était mis dans la tête de voir des merveilles.

Elle sortit de la ville et aperçut de loin une sorte de débris incertain qui semblait, et qui était, d’ailleurs, un pilier d’aqueduc romain.

Elle s’approcha, au gré d’un sentier capricieux, de ce morceau effrité, témoignant d’une