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Et Margot, ahurie, resta sur le tapis, dans une tenue qui ne laissait aucun doute sur son absence de vergogne.

Sa culotte, au surplus, se tenait au beau milieu de la pièce en un tout petit tas rose.

— Adolphe, reprit le secrétaire en premier, que faisiez-vous donc quand je suis entré ?

Cette question ridicule, ne comportait aucune réponse, vu que le questionnant la savait bien, mais il agissait selon une vieille tradition, qui consiste à faire avouer aux coupables avant de sévir.

Et l’autre bafouilla :

— Monsieur, je… je…

— Oui ! vous étiez en train d’agir comme font, paraît-il les sauvages en guerre, lorsqu’ils conquièrent un village…

— Monsieur, je… je…

— Assez, vous aggravez votre cas.

Mais Margot, devant cette série de discours muets ou trop pompiers, éclata de rire.

Alors le premier secrétaire fit, avec un geste hautain :

— Ne recommencez pas !

Il montrait la porte à l’employé d’un geste de théâtre. Aussi, fort heureux de s’en tirer à si bon compte, l’autre s’esquiva-t-il rapidement.

Margot se relevait et abaissait sur ses jambes son amour de jupe, qui était un modèle de la maison Patou, copié avec l’art que mettent les Parisiennes dans le pastiche…

Un pastiche qui, d’ailleurs, vaut assez souvent mieux que tous les originaux.

Alors, le secrétaire, lorsque la porte fut refermée sur le coupable, regarda rapidement sa montre et calcula :

— Le singe ne va pas arriver avant un quart d’heure,