dont la chair bulbeuse et pleine était plus attirante, selon un vieux dicton, qu’un boisseau de puces… Elle était, en sus, ardente au déduit, et avait en amour une science absolument exceptionnelle. Ce sont des vertus qui attachent. Et ce n’était pas tout. Margot cultivait encore ce minimum de perversité sans quoi la passion est bourgeoise comme un cartonnier de notaire. Elle savait des secrets qui sont propres à herculiser les amants. Elle se servait d’elle-même, avec un art qui dépassait la commune mesure. Bref ! elle était de ces maîtresses qu’on ne quitte pas sans un serrement de cœur…
Or, elle avait eu comme amant le jeune poète Flavien Terebenthe, qui était aussi reporter spécialiste du chien écrasé, pour la banlieue Est, dans le grand quotidien Paris-Minuit. C’était un joli jeune homme, un peu douteux de mœurs, et sans doute d’honnêteté sujette à diverses cautions, mais amoureux comme un singe rouge, et plongé dans le freudisme jusqu’au sinciput…
Et on sait, dans le monde contemporain, que le Freudisme, ou philosophie de la sexualité, est à la fois chose profonde et lascive tout comme les agréments d’une courtisane sicilienne, comme aussi une lecture agréable, au lit, entre les gens unis par une affection qui ne demande qu’à s’extérioriser en gestes bien choisis… Certes, Margot, n’avait cure du Freudisme. Le médecin viennois qui l’inventa ne lui disait rien qui vaille, et même elle n’avait jamais pu prononcer, sans s’en accrocher sa langue à ses dents, le mot psychanalyse qui désigne la doctrine de Freud. Mais elle était pleine de respect pour Flavien Terebenthe, lequel disait cela et, d’autres vocables difficiles sans faire la grimace.