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se sentait libre enfin de s’adonner à cet amour qui la hantait. Elle dit doucement :

— Ah ! mon chéri, je suis à toi…

Il écoutait cependant, un peu inquiet de voir que l’on prétendait ouvrir malgré tout.

Il y eut plusieurs poussées, puis enfin la porte arrachée bâilla.

Et un agent entra, accompagné par Marthe qui gémissait :

— Oui, monsieur l’agent, je les ai tués tous deux.

L’agent était un brave homme, qui ne s’en faisait pas. Il aimait à voir de près les choses, et les crimes dont des mabouls s’accusent couramment.

Il demanda alors :

— Dites, madame. Ce sont ces personnes que vous avez tuées ?

— Oui ! c’est nous, répondit Cyprien.

— Pour des morts, vous ne vous portez pas mal.

Et à la pauvre Marthe, bien convaincue qu’elle avait laissé les autres agonisants dans une mare de sang, il dit sévèrement :

— Il me semble que vous les dérangez, et moi aussi…

Il la prit alors par la main :

— Venez !

Puis il sortit avec l’amoureuse et meurtrière qui n’y comprenait rien.

Le charmant financier alla regarder la porte.

— On peut la refermer tout de même. Et, cette fois, je crois que nous serons tranquilles…

Il emmena cependant Margot dans la pièce voisine :