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Les chrétiens de la France ne peuvent demeurer indifférents et se laisser traîner à la remorque pour une œuvre si sainte et si belle ; il est impossible qu’ils consentent à la laisser s’échapper de leurs mains, et qu’ils se résignent à voir l’habile et prévoyante diplomatie des Russes ou l’esprit pratique et entreprenant des Anglais profiter d’une mission qui appartient en réalité à la France impériale et catholique.

En un mot, c’est une nouvelle croisade par la civilisation, la paix et les idées modernes, une œuvre digne à la fois du siècle et du grand Monarque qui, déjà en quelque sorte suzerain du continent occidental, semble marqué d’avance pour devenir l’homme de l’Orient.

VIII

Ces grands résultats, une fois en voie de réalisation ou obtenus par un concours international et spontané, aplaniront le chemin et pourront servir comme de jalons pour faire aboutir cette autre idée magnifique d’un congrès général et universel convoqué par l’Empereur des Français.

En tous cas, un congrès restreint, appelé à résoudre, à Paris, les questions d’Orient qui surgiront inévitablement, pourrait devenir en quelque sorte permanent, puis amener peut-être en définitive la solution des grandes questions européennes encore en suspens.

C’est alors seulement que pourra être réalisée une ère de prospérité, basée sur une paix solide. La langue française deviendra la langue universelle ; le Code Napoléon, le système décimal, le libre échange, seront facilement adoptés par les nations européennes. En un mot, tout ce qui constitue la gloire de la civilisation moderne sera introduit par la France chez les peuples dont elle aura conservé ou sauvé la nationalité, en leur inculquant en même temps le glorieux principe de la fraternité internationale.

Le Soleil impérial qui couronne et guide la grande Nation luira dans toute sa splendeur. La terre latine, l’Europe, l’Orient, adopteront les principes de civilisation que la France a inscrits sur sa bannière, et Napoléon III, en confondant Sa gloire et le triomphe de Sa dynastie avec la gloire de la France, conservera à la race des Francs, comme héritier de Charlemagne, l’antique Empire de la race de Romulus.

Henry Dunant.



2745.Paris, imprimerie Jouaust, rue Saint-Honoré, 338.