Page:Dunant - Un souvenir de Solférino, 1862.djvu/106

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Puisque enfin la situation des esprits en Europe, sans mentionner d’autres indices encore, peut faire prévoir des guerres qui semblent inévitables dans un avenir plus ou moins éloigné ;

Pourquoi ne profiterait-on pas d’un temps de tranquillité relative et de calme pour étudier et chercher à résoudre une question d’une importance si haute et si universelle, au double point de vue de l’humanité et du christianisme ?


Ce sujet, d’un intérêt si général, une fois livré à la méditation de chacun, provoquera sans doute les réflexions et les écrits de personnes plus habiles et plus compétentes ; mais en attendant, n’est-il pas évident que pour essayer d’atteindre ce noble but, il faudrait d’abord que cette idée, présentée aux diverses branches de la grande famille européenne, fixât l’attention et conquît les sympathies de tous ceux qui ont une âme élevée ou un cœur susceptible de s’émouvoir aux souffrances de leurs semblables ?


Des Sociétés de ce genre, une fois constituées, et avec une existence permanente, demeureraient naturellement inactives temps de paix, mais elles se trouveraient tout organisées vis-à-vis d’une éventualité de guerre ; elles devraient non-seulement obtenir la bienveillance des autorités du pays où elles auraient pris naissance, mais elles auraient à solliciter, en cas de guerre, auprès des Sou-