Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/33

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d’abord suspendue, peut reprendre son cours et empêcher de se produire à la peau les diverses altérations qui caractérisent la maladie.

Si on trouve un éléphantiasis dont la peau est déjà desséchée, divisée à l’infini par des crevasses ulcéreuses, les tissus placés immédiatement au-dessous de cette membrane désorganisés, on peut recourir aux onctions adoucissantes ; dans ce but, on emploie l’onguent populeum, l’huile camphrée, enfin, les frictions mercurielles ; les lotions aromatiques avec le vin, irritantes avec le vinaigre, détersives avec la mixture de Villate, ont réussi dans quelques cas.

Quand l’éléphantiasis ne disparaît pas radicalement sous l’influence des moyens que je viens d’indiquer et que des infiltrations surviennent à l’auge, aux membres, au fanon, on combat les engorgements par les mouchetures, les scarifications, les lotions vinaigrées et saturnées ; on administre des tisanes diurétiques de pariétaire ; du sulfate de soude est aussi donné à l’intérieur.

À l’infiltration des membres se joignent aussi fréquemment des crevasses aux plis des genoux et des jarrets ; elles peuvent affecter toute l’épaisseur de la peau et revêtir le caractère ulcéreux dans des cas qui sont loin d’être rares. La plaie devient alors blafarde, ses lèvres s’indurent, se renversent même, et elle sécrète un pus jaunâtre de mauvaise nature. Pour les prévenir et les combattre au début, il faut assouplir la peau des membres et surtout