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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/170

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— À soulager les pauvres, très-saint padre ! répondit gravement Cota.

— C’est cela même, aux pauvres ! répéta Ignacio *** avec onction.

Le Tecualtiche avait, pendant la durée de ce dialogue, manifesté par plusieurs mouvements brusques sa mauvaise humeur. Lorsque Cota retira les onces de sa poche, l’Indien ne put même s’empêcher de faire un violent soubresaut et de murmurer à demi-voix :

— Dix onces ! et moi qui n’ai offert que cent piastres !… Ce Cota va obtenir sans doute la même faveur que celle qu’on vient de m’accorder ; maudit soit le jour de sa naissance… cet homme est né pour mon malheur !…

Pendant que le Tecualtiche se livrait à cette aparté haineux, le révérend don Ignacio ***, pour reconnaître la générosité de Cota, lui offrait avec emphase un second verre d’eau-de-vie, et sur son refus bourrait son étui, de prétendues cigarettes de la Havane.

Cota, son chapeau à la main, paraissait disposé à s’en aller.

— Me serais-je trompé se dit le Tecualtiche, et Cota, pour la première fois de sa vie, me laisserait-t-il prendre l’avance ?

Les espérances de l’Indien semblèrent se réaliser,