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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/19

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Son doliman, plutôt brillant de propreté que de jeunesse, portait des attentes de capitaine.

De dessous ce doliman sortait une chemise, heureusement de couleur, à la boutonnière de laquelle étincelait un gros morceau de verre mal taillé, qui n’affectait même pas d’imiter une imitation de diamant.

Le détail de cette toilette ne trahissait certes guère une grande opulence ; mais son ensemble, grâce à l’air intelligent, brave et aisé de celui qui la portait, était loin de paraître aussi ridicule et délabré que le montrait l’analyse.

Toujours est-il que tous les joueurs saluaient fort courtoisement le nouvel arrivant, et que ceux qui étaient assez liés avec lui pour pouvoir lui serrer la main, semblaient fiers d’un pareil honneur.

Le jeune homme ayant même laissé tomber sa cigarette, un vieux colonel se précipita aussitôt pour la ramasser, et la lui rendit en s’inclinant presque humblement.

— Merci, colonel, lui dit le jeune homme, si j’ai besoin de vos services je me souviendrai de vous. Du reste, ce sera peut-être bientôt.

— Bien obligé, capitaine ! répondit le colonel dont la figure rayonna de joie. Le plus tôt sera le mieux. Je suis, vous le savez, tout à fait à vos ordres.