Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

belles de Mexico, mais aussi comme la plus vertueuse d’entre les sages. Savez-vous bien que l’on raconte d’elle d’admirables résistances et que la chronique ne lui a jamais prêté une défaite ?

— Bah ! Salazar, dit Bravaduria, il en est de même pour les femmes que pour les chevaux : quand on nous en dit trop de bien ou trop de mal, il ne faut rien croire. Je suis persuadé, voyez-vous, que, sans la perte de ma garde-robe, cette inflexible dame aurait fini par m’écouter.

— Et pourtant, vous venez de nous avouer, capitaine, que la señora n’a jamais paru s’apercevoir de vos assiduités.

— Ce qui vous prouve qu’elle n’en a pas perdu une seule, répondit le capitaine.

Salazar hocha la tête en signe de doute, et il y eut un moment de silence : il était évident que les auditeurs partageaient la conviction du petit officier.

Le beau visage ordinairement pâle du capitaine Bravaduria se teignit d’une légère rougeur, et son regard s’anima d’un éclat tout nouveau.

— Caramba, mes chers enfants, dit-il d’une voix calme, je ne vous savais pas aussi naïfs et aussi ingénus, vraiment cette conversation vous concilie au plus haut point mon estime.

Bravaduria se tut pendant quelques secondes,