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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/223

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que temps que je songe à envoyer un associé au port de Mazatlan, où vous savez que l’on joue un jeu d’enfer. Je compte commanditer cet associé de dix mille piastres, afin qu’il puisse, dès le premier jour, tenir son rang de caballero, et je ne lui demanderai que de partager avec moi ses gains du premier semestre… C’est une affaire à devenir millionnaire avant un an. Qu’en pensez-vous, Tecualtiche ?

— L’affaire peut être fort belle assurément, répondit froidement l’Indien afin de cacher son espoir.

— C’est incontestable, cher compadre, reprit Cota. J’avais d’abord pensé à ce pauvre Jose, continua le Mexicain en désignant son domestique, car c’est un garçon au-dessus de sa position et qui ne manque pas d’adresse… ma foi, cher compadre, votre malheur plaide en votre faveur, et je vous offre la préférence !…

— Permettez, señor, s’écria Jose, dont les yeux s’illuminèrent, un mot, je vous prie… un seul mot… Avant d’être votre domestique j’ai déjà eu souvent des domestiques moi-même… J’ai perdu contre vous mon cheval, c’est vrai… avec mes propres cartes, je l’avoue… mais vous êtes un homme supérieur… À présent, avant de vous décider pour le señor Tecualtiche, laissez-moi vous faire observer, car il ne s’agit