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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/230

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sans qu’elle opposât de résistance, ces paroles dites vingt-quatre heures plus tôt eussent suffi au bonheur de ma vie entière… mais, hélas ! aujourd’hui je ne puis vous offrir mon nom, et pourtant mon amour me reste encore plus ardent que jamais.

La jeune Cuyacanera baissa les yeux sans répondre, et Cota, abandonnant sa main qu’elle ne retirait pas des siennes, alla fermer la fenêtre avec soin, après avoir regardé de nouveau l’horizon en feu.

— Cet orage est épouvantable, señora, dit-il en retournant vers Lola, et c’est moi qui vous demande à mon tour l’hospitalité… car cette maison est à vous avec tout ce qu’elle renferme… Ne m’accorderez-vous pas cette faveur ?

— Seigneur Cota, répondit Lola, toujours les yeux baissés et d’une voix douce et frémissante, cette faveur est trop légère pour que je vous la refuse, surtout après votre généreuse conduite envers moi !

— Merci, Lola, dit Cota, qui, débouclant le ceinturon de son sabre qu’il jeta dans un coin, prit un fauteuil et s’assit à côté de la jeune mariée.

— Ah ! seigneur, seigneur, s’écria Lola en se tournant vers le Mexicain quelle regarda cette fois sans baisser les yeux, quelle faute j’ai commise, et combien je me suis trompée !

— Bah ! Lola, dit Cota d’une voix calme et tran-