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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/245

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ces hardis Gambusinos[1] qui parcourent, insoucieux, les vastes solitudes du Nouveau-Mexique, bravant le scalpel de l’Indien, les angoisses de la soif, les dents des tigres et des jaguars.

Le désespoir qu’il venait de montrer, en apprenant la découverte du placer du Sacramento, me convainquit également que l’existence de ce placer était un fait réel, certain, et me donna le plus vif désir d’entrer plus avant dans cette affaire. Je lui proposai de venir fumer un cigare dans ma chambre ; il accepta sans se faire prier. La rencontre d’un homme parlant la même langue que lui me parut lui avoir causé un vrai plaisir.

— Pardonnez-moi, señor Quirino, la question que je vais vous adresser, lui dis-je, lorsque nous fûmes installés dans ma chambre ; croyez que c’est l’intérêt et non la curiosité qui la dicte : Comment se fait-il que vous vous trouviez à la Nouvelle-Orléans ?

— Ma présence ici est tout une histoire, — me répondit le Gambusino, qui, grâce à sa force de volonté, avait recouvré son sang-froid. — Désirez-vous que je vous la raconte ?

— Vous me feriez vraiment plaisir.

  1. Gambusino, sobriquet par lequel on désigne, en Californie et en Sonora, le chercheur d’or.