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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/259

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malgré mes préoccupations m’empêcher de remarquer ce fait.

— Est-ce que vous vous sentez indisposé aujourd’hui ? lui demandai-je.

— Non — me répondit-il après un moment de réflexion, — c’est mon esprit qui est malade.

— Votre esprit ? Pas possible.

— Oh yes ! mon esprit. Je pense depuis ce matin à l’article que j’ai lu dans le Daily-News.

— À la découverte des mines du Sacramento ?

— Sacramento ! Sacramento ! Oh ! oh ! vous avez deviné… C’est extraordinaire que vous ayez deviné… c’est extraordinaire en vérité !

— Et bien ! en quoi vous concerne-t-elle, cette découverte ?

— Comment ? Plaît-il ? s’écria le Kentukien. — Mais si cette nouvelle est vraie, je pars tout de suite moi. Dans trois mois, j’aurai gagné quarante mille dollars (deux cent mille francs).

— Alors, partez… La nouvelle est vraie.

Je crus que le colossal John Bell allait être frappé d’une attaque d’apoplexie foudroyante, tant son visage devint cramoisi. Il fut quelques minutes à se remettre de son émotion.

— Je suppose que vous parlez sérieusement, demanda-t-il enfin.