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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/266

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et à moi, de nous y procurer des mules et des serviteurs.

John Bell, à qui la cupidité avait donné de l’imagination, trouva cependant moyen de louer une petite goëlette-cabotière pour nous conduire à San-Francisco[1]. Une fois rendus là, Rafael Quirino se faisait fort de nous procurer les hommes et les montures dont nous pourrions avoir besoin.

Grâce à l’activité de l’Américain, nous repartîmes donc de Monterey, le soir même de notre arrivée, pour le port de San-Francisco, où nous jetâmes l’ancre, le surlendemain, au lever du soleil. La distance qui sépare ces deux ports est, en ligne directe, c’est-à-dire à vol d’oiseau, de vingt-cinq lieues.

Jamais je n’oublierai, dussé-je vivre cent ans, le sublime et admirable tableau qui frappa ma vue, lorsque le soleil, semblant sortir tout à coup de la mer, jeta dans l’espace sa vive et resplendissante lumière. Je poussai un cri de ravissement et de surprise. Jamais je n’avais rêvé un si splendide panorama !

— Oui, je vous comprends… Vous trouvez que c’est un beau pays que le mien ! — me dit Rafael,

  1. La ville de San Francisco, fondée par les jésuites, est située par lat. N. 38°. long. O. 124°.