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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/276

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l’Américain. — Savez-vous, señor, qui embrassez votre mule, que beaucoup de nos amis, qui travaillent pour leur compte, gagnent, sans se gêner, jusqu’à 50 piastres par jour. Et ces 500 onces d’or… savez-vous bien aussi qu’elles auraient été partagées entre quarante personnes, si dix d’entre nous n’étaient pas heureusement morts de la fièvre pendant ces quinze derniers jours ? Du reste, notre traité avec votre compatriote finit dans cinq jours… nous ne le renouvellerons pas.

— Ah ! God ! on meurt donc beaucoup ? — demanda John Bell, moins joyeux.

— Si l’on y meurt ! Par centaines !

— Bah ! je ne mourrai pas, moi ! s’écria le Kentukien. — Je veux devenir et rester riche.

— Qui sait ! cher señor, — lui dit Quirino, en accompagnant ces paroles d’un de ces sourires fugitifs dont j’ai déjà parlé, et qui me mettaient si mal à l’aise. Après tout, que, vous importe ?… si vous mourez ici, vous serez enterré dans l’or…

— Si vous m’en croyez, señores, — nous dit Quirino après que nous eûmes quitté les Indiens, — nous allons nous installer au pied de cette colline et faire tranquillement notre sieste : la chaleur est accablante. Quelques heures de sommeil vous délasseront