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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/289

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— Enfants, — dit enfin Quirino, en se retournant vers nous, — nous sommes arrivés. Avant tout, échangeons quelques paroles : les bons comptes font les bons amis. Votre temps est précieux, je serai bref. Je vais vous découvrir un endroit encore inconnu et facile à exploiter, un homme peut aisément y ramasser dans sa journée pour 80 à 100 piastres d’or. Vous allez travailler pour le compte de monsieur (Quirino me désigna). Voici ses conditions : chacun de vous prélèvera sur le produit de sa journée une somme de 40 piastres et lui remettra ensuite fidèlement l’excédant… toutefois lorsque cet excédant dépassera 40 piastres, ce qui aura toujours lieu, pour peu que vous soyez actifs, cet excédant sera encore partagé entre vous et lui par moitié… Le señor s’en rapporte entièrement à votre bonne foi… cependant il a bien voulu m’autoriser à me servir de gaîne, pour mon couteau, de la poitrine de celui d’entre vous que je surprendrai abusant de sa confiance… On me nomme Rafael Quirino… Il est fort difficile de me tromper, et je tiens toujours à ma parole… À présent répondez… mes conditions, ou, pour mieux dire, celles du señor, vous conviennent-elles, oui ou non ?

Que viva el señor Quirino ! — s’écrièrent les Indiens en agitant leurs chapeaux. — Oui… oui… vos conditions nous conviennent.