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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/302

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humblement. Je remarquai qu’il portait à la main un petit sac de toile.

— Mon garçon, — lui dit Quirino en prenant le premier la parole, — j’ai perdu tout à l’heure la gaîne de mon poignard… Ah ! à propos ! tu apportes au señor le produit de la journée, n’est-ce pas ? Allons, donne.

L’Indien, au lieu d’obéir, retourna précipitamment sur ses pas.

— Voilà un honnête voleur qui éprouve des remords, et tient absolument à laisser rouiller mon poignard, — me dit don Rafael.

— En attendant, il emporte prudemment la récolte du jour avec lui.

— Oh ! soyez sans inquiétude… il sait trop bien que les distances n’existent pas pour moi, pour songer à s’enfuir… Tenez, le voici qui revient.

En effet, l’Indien ne tarda pas à se représenter devant nous ; il portait toujours son petit sac de toile ; seulement il me parut que le sac avait augmenté de volume.

Quirino le lui prit des mains et le fit sauter deux ou trois fois en l’air.

— Cela pèse de quatre-vingt-seize à quatre-vingt-dix-huit onces, dit-il. — C’est donc, à raison de seize Indiens, six onces et quelques grains par tête… C’est