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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/304

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avec moi… Je suis rarement indulgent deux fois de suite.

L’Indien parti, j’examinai l’or qu’il venait de m’apporter ; il était de la plus belle espèce. Mon premier séjour en Californie m’avait assez appris à le connaître pour que je pusse juger, sans crainte d’une grossière erreur, qu’il était à 1,000/960e ou 1,000/980e de titre. C’est ce qu’on appelle vulgairement de l’or vierge, l’or à 1,000/1,000e n’existant réellement pas.

J’avais tellement accepté le rôle de protecteur que Quirino s’était arrogé vis-à-vis de ma personne, que je ne songeai pas un instant, non-seulement à lui offrir de partager avec moi, mais même à le remercier. Il parut me savoir bon gré de mon égoïsme.

Pendant les vingt jours suivants, les Indiens qui travaillaient pour mon compte m’apportèrent chaque soir de six livres à six livres et quelques onces d’or. Ces vingt jours passés, ils me déclarèrent, — ainsi que m’en avait, du reste, prévenu Quirino, — que le lit du ruisseau était épuisé, et qu’ils se retiraient.

Le résultat obtenu pendant ces vingt jours était pour moi de plus de cent vingt livres d’or, c’est-à-dire, en monnaie d’Europe, cent cinquante et quelque mille francs. Je dois me rendre cette justice, que ce rapide commencement de fortune ne m’éblouit