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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/308

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fois qu’il portait une espèce de petite valise en cuir et un large tromblon au canon de cuivre.

— Partons-nous ? lui demandai-je.

Il inspecta, par un rapide coup d’œil, mon accoutrement.

— Et votre pioche ? me demanda-t-il.

— Vous ne m’en aviez point parlé. — Faut-il la prendre ?

— Certes…, il faut la prendre !

Le Gambusino s’entretint, pendant quelques secondes, avec trois Indiens armés de machettes (ou sabres droits) qui semblaient l’attendre à la porte de ma tente ; puis, se tournant ensuite vers moi, qui me tenais à l’écart :

— Que Dieu nous protége, me dit-il, nous pouvons à présent commencer notre voyage…

Nous prîmes la même direction que nous avions parcourue vingt jours auparavant, quand don Rafael m’avait fait trouver mon petit placer.

La vue d’un squelette, scrupuleusement disséqué par les oiseaux de proie, et déjà blanchi par le soleil, squelette que nous rencontrâmes près de la source d’eau empoisonnée, m’affecta péniblement.

Soit que le cadavre du pauvre Américain n’eût été aperçu par personne, soit que pas un seul chercheur d’or n’eût voulu distraire en sa faveur quelques mi-