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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/310

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seul morceau de pain. À peine notre modeste repas achevé, nous nous trouvâmes enveloppés de ténèbres ; la nuit, on le sait, succède au jour, dans ces latitudes, sans aucune transition. Le crépuscule y est inconnu.

— Ravivons le feu avant de nous endormir — me dit Quirino. — Sa clarté nous protégera contre les attaques des jaguars et des serpents… quoiqu’à parler sans passion, on soit forcé d’avouer que ces animaux ont été indignement calomniés, et ne présentent nullement le caractère de férocité qu’on leur prête Voilà qui est fait… bonsoir… À présent, couchez-vous sur le côté, afin d’éviter que le serein de la nuit ne vous tombe sur les yeux… ce qui pourrait vous rendre aveugle… À demain.

Je m’étendis par terre, après m’être enveloppé, tant bien que mal, dans ma couverture de laine. Je n’étais pas sans inquiétude ; mais la fatigue finit bientôt par l’emporter sur mes préoccupations, et je m’emdormis d’un profond sommeil.

Le lendemain, le Gambusino me réveilla, ainsi qu’il me l’avait promis, dès que le soleil se montra à l’horizon.

Quelques tisons de notre feu de la veille qui brûlaient encore nous permirent de faire rôtir une nou-