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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/316

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— Énormément… j’éprouve même une telle antipathie physique pour eux, que le contact d’un serpent, fût-il mort, me ferait trouver mal.

— Je conçois !… un mystère d’instinct. À cela je n’ai rien à répondre, et il ne me reste qu’à agir.

Le Gambusino se mit aussitôt à cueillir, après un léger examen, certaines plantes desséchées qui m’étaient inconnues ; puis, lorsque ces plantes formèrent, réunies ensemble, une assez grosse gerbe, il les attacha avec une corde sur son dos et commença à escalader la muraille de roches qui se trouvait derrière nous.

Je le perdis presque tout de suite de vue.

Cinq à six minutes s’étaient à peine écoulées, qu’une épaisse fumée et une odeur âcre et aromatique tout à la fois, venant toutes deux de la direction dans laquelle avait disparu le Gambusino, éveillèrent mon attention.

Quelques ombres grisâtres glissèrent précipitamment sur la roche et tombèrent sur le sol sans produire d’autre son qu’un frôlement bizarre, frôlement semblable au bruit que fait une compagnie de perdrix en s’envolant.

Je n’eus même pas la force de pousser un cri, tant fut grande ma frayeur, en me voyant, littéralement parlant, entouré de serpents qui fuyaient de tous les