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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/322

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c’est que je ne puis plus disposer de mon temps… pour vous.

— Pardonnez-moi, don Rafael… j’ai eu tort d’insister !… Oui, je crois que vous avez raison ; le contact de l’or produit, chez l’homme, une maladie véritable, une fièvre qui tient de la folie… car, voyez, je ne vous ai pas témoigné une seule fois, pendant ces huit jours, l’expression de ma reconnaissance… Partons.

— Oh ! quant à la reconnaissance, cher ami… je vous en dispense entièrement… vous ne m’en devez aucune… Mon instinct m’a poussé à vous être agréable, et j’ai obéi à mon instinct… voilà tout. Je n’exige de vous qu’une seule chose, et j’espère que vous ne me la refuserez pas…

— Dites, don Rafael… c’est accordé d’avance… Voulez-vous la moitié de mon or ?

— Oh ! non ! mais j’exige que vous vous engagiez, par un serment vis-à-vis de moi, à ne jamais révéler à personne la position du placer que nous venons d’exploiter, à ne jamais y retourner vous-même…

— Je vous en fais le serment, don Rafael ! m’écriai-je avec chaleur.

— Merci, cher ami, — me dit le Gambusino de sa voix la plus calme ; — votre noblesse de caractère me retire un poids pesant de dessus le cœur… Si vous m’eussiez refusé ce serment, mon intention était