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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/35

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trouvai face à face avec le capitaine Bravaduria.

— Ah ! c’est vous, capitaine, lui dis-je, mais je n’en veux à personne… Seulement je désire m’en aller, et je vous avouerai que je ne devine pas plus pourquoi tous ces caballeros semblent s’y opposer, que la pantomime et les cris de ce croupier qui s’évertue à me désigner à l’attention publique… et ne cesse de répéter en me montrant du doigt : C’est ce caballero ! C’est ce caballero !

— Parbleu, señor don Pablo ! me répondit Bravaduria en riant, cette curiosité dont vous vous plaignez n’est cependant que fort honorable pour vous…

— En quoi donc, je vous prie, capitaine ? Et qu’ai-je donc fait de si merveilleux ?

— Mais vous venez de faire sauter la banque.

— Moi, j’ai fait sauter la banque ?

— Certainement, señor, me dit le croupier, et cela grâce aux deux piastres que vous avez laissées en m’ordonnant de jouer pour vous à la double. C’est cent trente-cinq piastres[1] qui vous reviennent ! Tout l’argent, en un mot, qui se trouve sur le tapis.

— Quant à ces caballeros qui se pressent autour de vous avec déférence, ajouta Bravaduria en me parlant à l’oreille, ils implorent votre générosité et

  1. Environ 675 fr.