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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/45

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tation pour vous complimenter sur votre bonheur de ce soir au jeu ! me répondit-il en souriant d’un air narquois et ironique, Puis, après m’avoir fait cette réponse, Bravaduria s’en alla fort tranquillement, et tout en continuant de siffler son fandango interrompu. Quant à moi, en deux bonds je fus à la porte de l’hôtel, dont je franchis le seuil avec un plaisir que le Cid n’aurait pu comprendre.

Cette dernière soirée que je passais à Mexico, soirée déjà si bien, ou pour mieux dire, trop bien remplie d’aventures, devait cependant me présenter encore un incident nouveau et imprévu. Lorsque j’entrai dans la salle commune de l’hôtel, une exclamation universelle salua mon arrivée. Le voici ! s’écria-t-on de tous côtés.

Le propriétaire de l’hôtel, un Français de ma connaissance, accourut aussitôt à ma rencontre.

— Eh ! arrivez donc, señor ! me dit-il en espagnol.

— Qu’y a-t-il ?

— Est-ce vrai que vous ne deviez point coucher cette nuit ici ?

— Pas le moins du monde : je suis en retard, mais voilà tout.

— Et vous comptez toujours partir demain matin ?

— Certes : mais à quoi bon, je vous prie, toutes ces questions ?