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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/61

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saient feu de quatre côtés à la fois. De plus, à chacun des quatre angles de la Plaza, il y avait une formidable barricade. Je puis d’autant mieux vous raconter tous ces détails, que je demeurais moi-même sur le lieu du combat et que j’ai assisté à toute cette affaire. Arrivé à vingt pas de la première barricade, le capitaine qui marchait en avant de sa troupe, le cigare à la bouche et le sabre dans le fourreau, s’arrêta, puis s’adressant aux insurgés : Holà ! canallas, leur cria-t-il, retirez-vous ou je vous fais fusiller.

Pour toute réponse, les fédéraux firent sur lui une décharge.

— Maladroits, dit tranquillement l’officier en secouant la cendre de son cigare, et d’un pas toujours aussi tranquille, sans sortir son sabre de son fourreau, il franchit la barricade et chassa ceux qui l’occupaient à grands coups de canne. Les quatre-vingts dragons applaudirent à outrance l’exploit de leur chef, et, voyant qu’il pouvait se passer de leur concours, restèrent immobiles, au port d’armes, afin de ne pas envenimer davantage les affaires. Le capitaine, sans s’inquiéter s’il était suivi, se dirigea vers la seconde barricade et refit sa sommation. Une nouvelle décharge y répondit. Cinq minutes après, on vit les assiégés qui fuyaient dans toutes les directions, tandis que le capitaine apparaissait sur le sommet de la