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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/77

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— Qui est-ce qui vous parle de balle ! me répondit Camote de fort mauvaise humeur.

— Parbleu, vous !

— Moi, allons donc, j’ai reçu un coup de pied de cheval, voilà tout.

— Alors vous avez tort d’accuser les diligences et de tant louer le cheval.

— Vous voyez bien qu’avec ces maudits élancements que me cause ma blessure, je ne sais ce que je dis, et me plains à tort et à travers. C’est d’un coup de corne de taureau que je voulais parler.

— Soit, comme vous voudrez. Seulement je crains bien que vous ne puissiez supporter encore trois jours de diligence,

— Comment, trois jours ! Je serai arrivé, je l’espère bien, avant une demi-heure. Mon village est situé à l’entrée du Pinal, à quelques portées de fusil tout au plus du premier sentier à gauche que nous allons rencontrer.

— Mais ce village dont vous parlez est Huamantla !

— C’est cela même. Je suis de Huamantla.

— Vous ?

— Certes, moi ! répondit Camote avec une certaine emphase.

À cette réponse de Camote, le sénateur don Andres Moratin ouvrit des yeux effrayés, et la señora dona Lu-