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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/91

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au saltéador qui s’était si maladroitement fait sauter la cervelle en tirant sur l’obstiné Camote, on avait déjà jeté son cadavre au fond du précipice opposé parallèlement à la montagne, et au bord duquel nous nous trouvions.

— Est-ce que l’on ne pourrait pas donner un verre d’eau à ce malheureux qui se meurt ? demandai-je humblement à Salazar en lui indiquant du doigt notre cocher, dont un nouveau et douloureux soupir venait de frapper mes oreilles.

— Peuh ! fit mon ami Salazar avec indifférence, il a si peu de temps à vivre ! ça serait se déranger inutilement.

— Cela lui épargnerait du moins une dernière souffrance.

— Soit ; qu’on lui donne à boire. Eh ! eh ! l’ami, continua Salazar en s’adressant au saltéador chargé de la surveillance de don Andres Moratin, surveillance que l’extrême obéissance et l’immobilité complète du sénateur rendaient à peu près inutile ; eh ! l’ami, va donc donner quelques gouttes d’eau-de-vie à cet homme que tu as tué.

Le saltéador se dirigea aussitôt, sans répondre, vers le cocher.

— Tiens, dit-il en le considérant, c’est mon ami Syrilo !