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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/95

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vif, et ta confession doit être longue… Voyons, je suis prêt et j’écoute ; parle.

— J’ai… j’ai… tué d’un coup de couteau…, il y a… il y a quinze jours…, mon… mon…

— Va donc !

— Mon… frère ! acheva de dire le blessé d’une voix sourde.

— Ah ! c’était toi ! Vrai, je m’en étais douté… Tu es si vif… Continue.

— Il m’avait… volé mon cheval gris.

— Oh ! alors, c’est différent. Du reste, ton frère était d’un caractère sournois. Ensuite…

— Ensuite… j’ai… Oh ! mon Dieu !… Jésus Maria… je meurs, s’écria Syrilo en se roulant sur la route.

— Il est bien mort, dit le saltéador en lui mettant la main sur le cœur, le sang l’a étouffé. Un brave et loyal garçon que ce Syrilo, il me faisait toujours rire.

Après cette courte oraison funèbre prononcée en l’honneur de son ami, le saltéador retira la ceinture de Syrilo, et se mit à fouiller dans les poches du défunt.

Pendant cette lugubre scène, les saltéadores avaient achevé leur besogne, et assis sur la route fumaient leur cigare.