Page:Duplessis - Le Tigre de Tanger, I, 1857.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’a fait grâce à quelqu’un. Non-seulement il vous condamnera à la potence, mais il assaisonnera son jugement des injures les plus grossières, des invectives les plus furibondes. Toute condamnation ne sort qu’avec un affreux ricanement de la gueule de ce tigre à peau d’hermine. Quand le jury intimidé lui a jeté sa proie, il tressaille de la tête aux pieds, en songeant aux jouissances que lui prépare l’exécution. Anticipant sur ses délices du lendemain, il détaille complaisamment au condamné sa prochaine agonie ; il lui montre la populace ameutée et bruyante, le bourreau impassible, la noire charpente du gibet se détachant sur le ciel… Il lui fait entendre le craquement de la potence secouée par les convulsions du supplicié,