Page:Duplessis - Le Tigre de Tanger, IV, 1857.djvu/105

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Cet homme courait comme un fou, et cependant je l’ai vu comme je vous vois là. Je l’ai reconnu, oh ! à n’en pas douter ! et je me suis élancé à sa poursuite… il allait comme le vent… j’aurais voulu crier : À l’assassin ! mais la voix me manquait, et d’ailleurs j’aimais mieux courir que crier… Mais je suis vieux, dix minutes de course m’ont épuisé, et je me suis arrêté sans respiration et sans voix. Je m’en voulais de l’avoir laissé m’échapper ainsi, et je me désolais. Tout d’un coup une idée m’est venue : j’ai voulu savoir à qui appartenait l’hôtel d’où j’avais vu sortir cet homme. Je suis retourné dans le Strand. J’ai cherché longtemps. J’ai enfin reconnu, bien reconnu la porte d’où l’assassin s’était élancé. J’ai interrogé dix passants, tous