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Page:Duplessis - Les Étapes d'un volontaire, 5, 1866.djvu/3

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GINQUIÈME PARTIE DES ÉTAPES D'UN

PAR PAUL DUPLESSIS.

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Je me disposais, connaissant le caractère de mon ami, à le Telenir ; mais je n’eus pas celle peine à prendre. Anselme, oin de se melire en colère, se frotta joyeusement les Mains :

— Quel est le sujel de ta joie? lui demandai-je,

— Gest qe cet individu me déplaît, me répondit-il, et

qu'il vient de me donner le droit de l'assommer.… Tu vas voi


Jobert, à l'air calme et placide d'Anselme, loin de se dou- ter à Quel terrible champion il avait affaire, crut au con- lraire qu'il en viendrait facilement à bout, et il augmenta d'arrogance.

— Jobert! lui dit vivement Manini, prends garde, c'est Anselme. Il paraît que le nom de mon compagnon d'armes jouissait d’une grande célébrité, car Jobert, en l'entendant pronon- cer, se recula vivement en donnant tous les signes d'un foi violent. — Veux-tu me faire des excuses ? lui demanda Anselme, loujours avec son même sang-froid. — Volontiers, citoyen, dit Jobert en essayant de sourire. Quant au sujet de conversation que nous avions, Manini oquery et moi, nous ne pouvons le divulguer : il s’agit Vu secret de famille, Toutefois, si Lu exiges…

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VOLONTAIRE

—Je n’exige rien du tout, une chose exceptée : que toi et tes dignes acolytes ne vous occupiez jamais ni de mon ami ni de moi.

Anselme, après celle réponse, s'éloigna en m’entrainant avec lui,

— Je sais à présent ce que je voulais savoir, me dit-il un peu plus lard. Oui, en effet, ces gredins s’occupaient de nous; je ne serais même pas surpris qu'ils eussent des coup- çons sur notre projet d'évasion. Que veux-tu ! ce qui est fait est fait : qui vivra verra.

Le lendemain de ce jour, nous étions à jeuu depuis plus de cinquante heures, quand une sonaelle, promenée dans les corridors, nous annonça l'heure du diner. Chacun des- cendit lentement avec son couvert, et fut se placer autour d’une table de quo à trente personnes; car c'élait ainsi qu'elles étaient divisées.

Le prélude du service fut long : plus d’une heure se passa dans l'attente du diner, Enfin il parut. Quelle horrible chose! Sur la table de trente couverts, à laquelle je me trouvais assis avec Anselme, on servit deux pelits bols de soupe, el quelle soupe! deux livres de viande, et quelle viande! puis trerte œnfs complètement pourris, Quant au vin, liquide fangeux et d'une odeur infecte, personne parmi nous, pes même Anselme, ne put parvenir à en avaler une gorzée. Les guichetiers qui assistaient à nolre repas ne.se génaient nullement pour se moquer de nous. à

— Eh bien! citoyens arislocrates, nous disaient-ils, il

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