Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/148

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dant dix minutes à peu près, avec une précaution extrême, il aperçut, à une très-petite distance devant lui, les feux que les Peaux-Rouges avaient allumés pour éloigner les bêtes féroces. Cette vue inspira une prudence plus grande encore à Pedro, qui, sa carabine armée et le doigt placé sur la détente, prêt à faire feu, se mit à ramper, pour ainsi dire, dans les herbes, ainsi qu’un serpent. Grâce à cette précaution, et excité par le violent désir qu’il éprouvait de revoir sa sœur chérie, il finit par arriver à quelques pas seulement des huttes des Peaux-Rouges. En ce moment, un bruit bizarre et extraordinaire vint frapper ses oreilles ; s’élevant doucement sur ses genoux et toujours caché dans les herbes, il allongea le cou pour mieux entendre. C’étaient des cris sauvages, entremêlés de gémissements, de rires et de chansons… Puis, par instant, cris, gémissements, rires et chansons se taisaient, pour faire place à une espèce de bruit sourd que l’on eût pu prendre pour le bruit produit par une ronde