Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/194

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venait d’apercevoir Mariquita, Mariquita, sa sœur si tendrement aimée, qu’il avait pleurée naguère comme morte, et qu’il retrouvait pleine de santé et de fraîcheur. Elle était là, à cent pas tout au plus de lui, se promenant d’un air distrait et rêveur. Il fallut une force de volonté plus qu’humaine à Pedro pour rester immobile à sa place, et ne point courir vers elle pour la presser sur son cœur. La pauvre Mariquita, qui était certes bien loin de se douter que son frère se trouvait si près d’elle, venait de sortir d’une hutte ces sauvages, au moment où Antoine passait devant cette même hutte, et de là l’émotion extraordinaire et soudaine qu’avait éprouvée le brave chasseur. Heureusement que les enfants indiens étaient absorbés par l’attention qu’ils portaient à leurs jeux ; car, sans cela, le petit cri que poussa Mariquita à son tour en reconnaissant Antoine, ne leur eût point échappé et eût éveillé leur soupçon.

— Silence ! Mariquita, je vous en conjure au