Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/222

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un cri de joie : — Êtes-vous blessé dangereusement, Antoine ? demanda-t-il.

— Ni légèrement, ni dangereusement, répondit celui-ci, je ne suis pas blessé du tout. La balle de cette bête féroce s’est aplatie sur ma poudrière, et c’est seulement la violence du coup qui m’a renversé. Mais, faites-moi un plaisir, Pedro, ajouta Antoine, éloignez-vous d’ici avec Mariquita ; j’ai un compte à régler avec cet infâme Gabilan, et je ne voudrais pour rien au monde que votre sœur fût attristée par la façon dont finira peut-être notre discussion.

— Mais ne craignez-vous point quelque nouvelle trahison de sa part ? demanda Pedro.

— Oh ! soyez tranquille, je ne le quitterai point de l’œil, dit Antoine ; seulement veillez ramasser sa carabine qui est à terre et l’emporter avec vous.

Pedro, après avoir ramassé l’arme du Peau-Rouge, prit sa petite Mariquita par le bras, puis s’éloigna sans ajouter la moindre réflexion, car Dieu sait s’il avait confiance dans Antoine !