Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/264

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— Garder le silence et rester immobiles, monseigneur, lui répondis-je sur le même ton. Que ce coup de sifflet soit un signal parti de la terrible bande de Matagente, c’est, malheureusement, ce dont je ne puis douter, mais aussi peut-être bien ce signal ne nous regarde-t-il pas. Attendons.

Une demi-heure s’écoula, — demi-heure qui nous parut plus longue qu’un jour, — sans amener aucun nouvel incident. L’espoir commençait à faire battre joyeusement nos cœurs, et j’allais donner le conseil de nous remettre en route, quand le son produit par une espèce de trompe ou de cornet à bouquin retentit bruyamment au-dessus de nos têtes, au haut d’un rocher, et fut répété par d’autres trompes invisibles, qui nous semblèrent placées à mille pas de distance les unes des autres.

— Ce sont des gens posés en éclaireurs, qui avertissent Matagente de notre présence, dis-je au duc de Ségovie. À présent, Seigneurie, il est évident que nous sommes découverts, et je ne