Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/284

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Rafaela ! J’ai peur qu’il ne leur soit arrivé quelque malheur.

— Moi aussi, Antonio, je désirerais vivement recevoir de leurs nouvelles, lui répondis-je, mais je doute, hélas ! à vous dire vrai, qu’il se souvienne encore de nous.

Un jour, nous revenions, exténués de fatigue, nous reposer de nos travaux, lorsque nous aperçûmes une magnifique voiture, attelée de quatre chevaux, arrêtée devant notre chaumière. Je n’avais, encore de ma vie, rien vu d’aussi riche et d’aussi beau. De nombreux domestiques, aux magnifiques livrées couvertes de galons d’or, se tenaient attentifs à la portière.

— Ça doit être au moins le roi d’Espagne qui voyage, dis-je à Antonio sans oser avancer.

À peine achevais-je de prononcer ces paroles, un homme sortit de la voiture, prit Antonio dans ses bras et le serra contre son cœur.

— Le duc de Ségovie ! m’écriai-je en le reconnaissant.