Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/302

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moine chargé de l’exhorter à ses derniers moments.

— Mon fils, disait ce dernier en s’adressant à Pacheco et en lui présentant un Christ d’argent, tu es un heureux mortel, car ce soir, grâce à l’absolution que je te donnerai, tu es sûr de souper en compagnie de notre divin Sauveur.

— Merci, padre, répondit doucement le pauvre Pacheco qui semblait assez résigné ; merci de vos bonnes paroles, mais je ne suis pas un égoïste, et puisque vous comprenez si bien le bonheur qui m’attend, prenez ma place… et surtout pas de remercîments, je vous l’offre de bon cœur.

— Cela ne se peut, répondit le moine, que cette proposition ne sembla pas réjouir ; tu as tué ton prochain et tu dois mourir ; ainsi le veut la société.

— Ce qui est stupide ! s’écria Pacheco.

— Ce qui est juste, dit le moine.

— Stupide ! je le répète.

— Bien fait.