Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/44

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rection indiquée par le bras de la dame Urraca, changea, lui toujours si calme et si impassible, de visage. Une affreuse pâleur couvrit ses joues, tandis que ses yeux, d’ordinaire pleins de douceur, brillaient semblables à des yeux de tigre.

— À cheval ! à cheval ! s’écria-t-il d’une voix que la rage faisait trembler ; à cheval, au nom du ciel ! Pedro, prenez votre mère en croupe.

Antoine, en parlant ainsi, sauta sur son cheval sans selle et sans bride.

— Qu’y a-t-il donc, Antoine ? dit madame Urraca tremblante.

— Ce qu’il y a, madame Urraca ! s’écria Antoine blême de fureur, il y a que si des Peaux-Rouges ont attaqué dans la journée votre fils, c’était pour l’éloigner, ainsi que tous vos serviteurs, de la ferme… Il y a que ce que vous prenez pour des nuages… là-bas à l’horizon, est une épaisse fumée produite par l’incendie de votre ferme… de votre ferme où vous avez laissé seule et sans défense votre pauvre Mariquita…