Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/60

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hauteur qu’aucun souffle dans l’air n’agite, et qui couvrent la terre jusqu’à perte de vue, ressemblent de loin, à s’y méprendre, à la mer lorsqu’elle est calme. Le soleil brillant d’un vif éclat, car il est à peine une heure, rend l’atmosphère brûlante. Les animaux énervés par cette température de fournaise, se blottissent au milieu des touffes d’herbes les moins desséchées, dans l’espoir d’y trouver un peu de fraîcheur. Tout se tait dans la nature, et un silence solennel et imposant règne sur ces vastes déserts.

Antoine se tient debout, appuyé sur sa carabine ; Pedro est couché par terre devant lui ; il y a cinq jours que les deux héroïques aventuriers ont quitté la ferme de madame Urraca, pour se mettre à la recherche de Mariquita, et, quoique cet espace de temps soit bien court pour l’homme oisif des villes, il a suffi néanmoins pour amener de grands changements chez nos deux personnages. Antoine porte toujours la même expression de tranquillité sur