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Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/62

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Ce ne sont pas seulement la douleur et la fatigue qui ont ainsi brisé ce malheureux enfant ; il ressent en ce moment les douleurs les plus épouvantables qu’un homme puisse éprouver… Il se meurt de soif ! La soif est, en effet, pour le voyageur qui ose s’aventurer dans les arides déserts du Mexique, un ennemi bien autrement terrible et cruel que ne le sont les Peaux-Rouges et les hôtes fauves. On peut tuer le tigre, combattre l’Indien ; mais comment éviter la soif ? Depuis cinq jours qu’ils sont partis, Pedro et Antoine n’ont parcouru que des terrains brûlés par Le soleil, sans rencontrer un seul ruisseau. La faible provision d’eau qu’ils avaient emportée avec eux n’a pas tardé à s’épuiser, et ils se sont trouvés en proie à toutes les angoisses de la soif.

Antoine, en voyant l’inutile effort que vient de faire le fils de madame Urraca pour se lever, jette un regard désolé sur une gourde vide qui pend attachée à sa ceinture.

— Allons, mon cher Pedro, lui dit-il, ne vous