Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/65

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prête vie… et je saurai bien le punir. Ce mouvement d’indignation et de colère que vient d’éprouver Pedro lui a donné un moment de force factice ; il veut en profiter pour essayer encore de se lever, lorsqu’il pousse tout à coup un cri déchirant et retombe en se roulant sur le sol.

Antoine, aussi effrayé qu’étonné, se précipite au secours de Pedro sans pouvoir se rendre compte de la cause de ce cri et de la douleur qu’il semble éprouver, lorsqu’il voit les herbes s’agiter en tous sens, et qu’il entend presque sous ses pieds un bruissement sinistre. Antoine, par un mouvement aussi rapide que la pensée, saisit la baguette de fer de sa carabine, puis deux fois la fait siffler dans l’air et en frappe la terre. Il vient de tuer un serpent qui a mordu l’infortuné Pedro.

Antoine se penche alors vers le reptile étendu sans vie devant lui, et, le poussant du pied, il l’examine avec attention.