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taient la lutte et restaient fermes sur la brèche. Le marchand, reprenant son rôle de vendeur, s’empressait alors de leur montrer tout ce qui pouvait les séduire et captiver leurs regards : les mantilles les plus riches, les tapalos les plus frais s’élevaient en monceaux sur le comptoir. Le rusé boutiquier n’ignorait pas que ses peines devaient être perdues. Mais il prenait malgré lui de l’intérêt et éprouvait du plaisir à ce singulier duel, qui durait parfois pendant une heure entière. Lui faisant beau jeu, et la guettant du regard, il finissait toujours par faire succomber son adversaire à la tentation ; puis une fois l’objet soustrait, le vol consommé, il attendait patiemment que la Mexicaine lui déclarât qu’aucune des marchandises ne se trouvant à son goût, elle reviendrait un autre jour : souvent il pous-