Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 1, 1855.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
un monde

— S’il m’était permis de vous donner un conseil, je vous dirais que vous feriez mieux de rester ?

— Pourquoi cela ? demanda le colonel en le regardant d’un air tant soit peu hautain et impertinent à la fois.

— Parce que nous sommes dans la saison des chaleurs, et que le serein de la nuit, toujours dangereux, l’est plus encore pour un étranger qui n’est point fait à notre température, répondit froidement et sans aucune affectation le maître de l’hôtellerie.

— C’est différent, dit le colonel en m’offrant son bras ; mais ce caballero n’a rien à craindre ; son manteau le garantira de l’humidité.

Une demi-heure après cette conversation, nous nous trouvions, le colonel et moi, à l’extrémité de la ville, dans le plus désert et