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un monde

m’est permis de juger de leur bravoure d’après le curieux échantillon que nous en a donné, hier même, notre colonel en question.

— Vous vous trompez ; les militaires sont lâches en général, c’est vrai : mais, d’un autre côté, ils sont invulnérables en se mettant à l’abri derrière leurs fueros (ou priviléges), et cela leur donne une audace qui passe souvent les bornes du croyable. Savez-vous bien que l’article fondamental de ces fueros se résume ainsi : « Aucun militaire, surpris dans la consommation de n’importe quelle faute ou quel crime que ce soit, ne peut être arrêté que par des militaires, et d’après un ordre émané du commandant de place, les alcades et juges de letras n’ayant aucun droit sur eux. Aucun