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Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 2, 1855.djvu/108

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UN MONDE

Cette réponse, qui me surprit, ne m’eût fait éprouver aucun étonnement, si j’eusse mieux connu le Mexique à cette époque.

C’est peut-être le seul pays du monde où l’ouvrier, l’homme du commun, lié s’enveloppe pas d’une rude écorce, et sache élever sa pensée au-dessus de sa condition. Les revirements de fortune y sont si fréquents et si subits, qu’il doit toujours se tenir prêt à jouer le rôle de grand seigneur.

Notre retour à Mexico fut beaucoup moins gai que notre départ. Pendant tout le temps de la route, il ne se prononça pas une seule parole dans la diligence. Chacun était mécontent du sort ; ceux qui avaient perdu, parce qu’ils avaient perdu, et ceux qui avaient gagné, parce qu’ils se repro-