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Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 2, 1855.djvu/214

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UN MONDE

— Allons, tu as encore perdu, mon vieux Matagente, disait-il alors en retirant de dessus le zarape qui leur servait de table, un sac plein de poudre d’or. Aussi, caramba ! pourquoi diable t’obstines-tu toujours à être mon rival ? Tu devrais savoir pourtant que tu ne joues guère de bonheur avec moi ; ce ne sont, certes, ni les observations, ni surtout les leçons qui t’ont manqué. L’autre jour, je t’ai gagné à la course ton dernier cheval, et tu es meilleur cavalier que je ne le suis moi-même ; ensuite, je t’ai soufflé ta maîtresse, quoique tu l’emportes beaucoup sur mon humble personne par la bonne mine et tes airs fanfarons ; et voilà qu’aujourd’hui, par un heureux coup de cartes, je m’approprie ton dernier sac de poudre d’or, et cependant la réputation de merveilleux tricheur n’avait jamais